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Dans un contexte de reprise progressive du crédit immobilier, certaines régions se démarquent par des dynamiques spécifiques. Le Grand Est, la Bourgogne et la Franche-Comté en sont l’illustration. Dans le podcast « Les Ondes de l’Immo », Frédérique Gaetan, courtière en prêt immobilier et professionnel chez Finance Conseil et directrice régionale, dresse un état des lieux du marché, des profils emprunteurs et des exigences bancaires. Un éclairage sur les réalités du terrain et les évolutions du métier de courtier.
Un marché du crédit immobilier relancé
Après une période de repli, le marché du crédit immobilier dans le Grand Est, la Bourgogne et la Franche-Comté connaît un regain d’activité depuis la fin 2024. Cette dynamique s’explique par plusieurs facteurs concomitants : une baisse progressive des taux d’intérêt : revenus autour de 3 %, un retour de l’appétit des banques pour le financement, et une plus grande confiance des emprunteurs.
Frédérique Gaetan observe :
Les banques ont véritablement envie de financer, elles communiquent beaucoup sur leurs offres et leurs spécificités, ce qui n’était pas le cas pendant presque 2 ans. Elles sont ouvertes à réétudier les dossiers et à octroyer des crédits.
Des emprunteurs plus jeunes et au profil renforcé
Le profil type de l’emprunteur dans cette grande région est en mutation. Aujourd’hui, il s’agit majoritairement de primo-accédants ou des jeunes âgés de 30 à 35 ans, avec des revenus en nette hausse :
Au niveau du revenu, il a également évolué dans nos dossiers.
En 2024, le revenu moyen par dossier était d’environ 30 000 €. Il se situe désormais autour de 45 000 €, ce qui permet d’emprunter davantage, souvent plus de 50 000 € supplémentaires par dossier.
Malgré ce regain, les conditions d’octroi restent strictes. Les établissements bancaires se montrent particulièrement vigilants sur l’apport personnel, le respect des normes du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) et le niveau de reste à vivre.
Frédérique Gaetan reste optimiste :
Il y a un peu de négociation possible suivant la qualité du dossier.
L’importance d’un accompagnement précoce
L’un des points essentiels soulignés par Frédérique Gaetan est la nécessité d’anticiper son projet :
Le meilleur conseil que je puisse donner à un futur acquéreur, c’est de venir nous voir le plus en amont possible de son projet. Pourquoi ? Parce que dans un premier temps on va faire une approche globale de sa situation, on va vérifier la bonne tenue des comptes, on va vérifier le bon niveau d’apport, s’il lui restera de l’épargne de réserve, on va cibler un peu son projet aussi, s’il est plus apte à acheter dans le neuf, dans l’ancien avec ou sans travaux.
Elle insiste notamment sur la prise en compte du budget des travaux de rénovation énergétique, désormais intégrés dans les plans de financement exigés par les banques.
Par ailleurs, elle constate que les emprunteurs ne sont pas toujours informés de ces exigences, notamment concernant l’apport, dont le niveau minimal est désormais scruté de près.
Il fut un temps où l’on arrivait à négocier des crédits avec un niveau d’apport personnel beaucoup moins important. Il y a encore avec certaines banques, une certaine marge de négociation de l’apport personnel.
Une mission d’accompagnement sur le long terme
Ce qui anime Frédérique Gaetan au quotidien, c’est la capacité à accompagner les jeunes investisseurs dans la durée, même lorsque leur dossier n’est pas immédiatement finançable.
Chaque année, on finance des jeunes investisseurs qui arrivent à concrétiser leur projet, ça, c’est ce qui m’anime au quotidien.
Une profession en pleine mutation
Le métier de courtier a beaucoup évolué au cours de la dernière décennie, comme le souligne la directrice régionale de Finance Conseil :
Il y a une grosse évolution, déjà d’une dans notre métier par rapport à la professionnalisation du métier : il y a un impact important de tout l’aspect juridique. Ce qui renforce aussi notre crédibilité au niveau des partenaires bancaires.
Elle distingue plusieurs périodes dans son parcours : des années fastes, où les crédits étaient plus facilement accordés, suivies d’un passage plus difficile ces deux dernières années, qui a mis en lumière la valeur ajoutée du courtier. Aujourd’hui, même si le contexte s’améliore, certains segments du marché restent en retrait.
L’investissement locatif neuf est en net recul, notamment dans le Grand Est. Cela pèse sur l’offre de logements et crée une tension sur les biens disponibles à la location.
Un acteur-clé dans le parcours immobilier
En conclusion, le rôle du courtier en prêt immobilier est devenu central, loin de l’idée d’être de simples intermédiaires :
Il y a une évolution du métier, je pense qu’on a vraiment une part importante dans la concrétisation du dossier et du projet de nos clients.

Podcast disponible sur « Les Ondes de L’Immo »
Retrouvez ce podcast animé par Anne-Sandrine Di Girolamo sur « Les Ondes de l’Immo ».
Crédit immobilier : quelles spécificités dans le Grand Est, la Bourgogne et la Franche-Comté ?