Le gouvernement a officialisé la suspension temporaire du dispositif MaPrimeRénov’ à compter du 1er juillet 2025, avec une reprise programmée pour le 15 septembre. Cette pause estivale vise principalement à lutter contre les fraudes et à améliorer le traitement des demandes.

Un arrêt nécessaire pour assainir le système

C’est la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, qui a annoncé cette mesure sur RTL le 10 juin. Jusqu’au 30 juin inclus, les propriétaires peuvent encore déposer leur demande d’aide. Passé cette date, les guichets seront fermés durant deux mois et demi. Cette suspension concerne aussi bien les rénovations globales que les travaux ponctuels d’isolation ou de remplacement de chaudière.

Cette décision intervient dans un contexte de hausse des signalements de dossiers frauduleux. Environ un dossier sur dix serait concerné, selon les données de l’Agence nationale de l’habitat (Anah). Pour la ministre, il s’agit de « consacrer 100 % des fonds disponibles aux personnes honnêtes », tout en excluant les demandeurs de mauvaise foi. L’objectif est également de « remettre de l’ordre » dans les processus et de garantir une réouverture efficace à la mi-septembre.

Que faire pendant la suspension ?

Les propriétaires dont les dossiers ont déjà été validés peuvent entamer les travaux sans attendre. Une fois ceux-ci achevés, l’aide sera versée selon la procédure habituelle. Pour les dossiers en cours de constitution, il est recommandé d’attendre la réouverture des guichets le 15 septembre. L’Anah rappelle qu’un dossier incomplet ou déposé trop rapidement peut générer des anomalies et retarder les paiements.

Cette pause estivale doit également permettre de traiter l’arriéré. En mai 2025, le délai moyen de traitement avant validation était de 105 jours pour les rénovations lourdes, contre 70 en 2024. Le délai moyen de versement des aides, quant à lui, est estimé à environ 35 jours.

Une forte demande à encadrer

Le succès de MaPrimeRénov’ se confirme avec des chiffres en constante progression. Plus de 63 000 logements ont été rénovés au premier trimestre 2025, et la barre des 100 000 projets devrait être franchie d’ici la fin juin. Ce volume exceptionnel, combiné aux tentatives de fraude, justifie la nécessité d’un réajustement administratif.